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Cours de philosophie

Technique et Science.

11 Mar 2008 par Simone MANON

dissertation la science et la technique

  A)    Spécificité du fait technique comme: « tactique vitale » (O.Spengler).

  La paléontologie nous apprend que la technicité fait partie de la structure biologique de l’homme . Elle correspond à une organisation corporelle commençant par la bipédie. Celle-ci entraîne la libération de la main, qui à son tour entraîne la libération du cerveau. Comme le remarque avec humour Leroi-Gourhan, le départ de l’aventure humaine «  n’a pas été pris par le cerveau mais par le pied ».

  L’homme va donc utiliser sa main comme outil (la main peut être pince, marteau, clou, etc.) et un outil à faire et à utiliser des outils. Il va multiplier les pouvoirs de sa main, la prolonger en inventant de nombreux outils. La technique est bien ici dans le prolongement de et non en rupture avec la vie.

    On oublie trop souvent cette idée, développée par E. Kapp (1808.1896), selon laquelle la technique est une projection organique. Même si certaines inventions échappent à cette lecture (le feu, la roue), il faut bien voir, analyse Canguilhem en reprenant les études de Leroi-Gourhan, que la massue, le levier prolongent le mouvement organique de percussion du bras.

   Il s’ensuit que comprendre l’invention des outils et des machines revient à " l’inscrire dans l’histoire humaine en inscrivant l’histoire humaine dans la vie, sans méconnaître toutefois l’apparition avec l’homme d’une culture irréductible à la simple nature (…) L’antériorité logique de la connaissance de la physique sur la construction des machines, à un moment donné, ne peut pas et ne doit pas faire oublier l’antériorité chronologique et biologique absolue de la construction des machines sur la connaissance de la physique ». Canguilhem. La Connaissance de la Vie 1965.

   Ex : « II est classique de présenter la construction de la locomotive comme une merveille de la science. Et pourtant la construction de la machine à vapeur est inintelligible si on ne sait pas qu’elle n’est pas l’application de connaissances théoriques préalables, mais qu’elle est la solution d’un problème millénaire, proprement technique, qui est le problème de l’assèchement des mines. Il faut connaître l’histoire naturelle des formes de la pompe, connaître l’existence de pompes à feu, où la vapeur n’a d’abord pas joué le rôle de moteur, mais a servi à produire, par condensation sous le piston de la pompe, un vide qui permettait à la pression atmosphérique agissant comme moteur d’abaisser le piston, pour comprendre que l’organe essentiel, dans une locomotive, soit un cylindre et un piston » Ibid.

   « On voit comment, à la lumière de ces remarques, Science et Technique doivent être considérées comme deux types d’activités dont l’un ne se greffe pas sur l’autre, mais dont chacun emprunte réciproquement à l’autre tantôt des solutions, tantôt des problèmes. C’est la rationalisation des techniques qui fait oublier l’origine irrationnelle des machines et il semble qu’en ce domaine, comme en tout autre, il faille savoir faire une place à l’irrationnel, même et surtout quand on veut défendre le rationalisme » Ibid.

B)    Antériorité de la technique sur la science.

   L’intelligence humaine apparaît en ce sens comme une intelligence pratique, ce que l’urgence de vivre requiert bien évidemment.

  Avant de mobiliser son intelligence dans la résolution de problèmes théoriques l’homme l’exerce pour satisfaire ses besoins.

  « L’intelligence envisagée dans ce qui paraît en être la démarche originelle est la faculté de fabriquer des outils artificiels, en particulier des outils à faire des outils et d’en varier indéfiniment la fabrication. » Bergson L’Evolution créatrice 1907.

    Homo-faber a donc précédé homo-sapiens, mais il va de soi que l’homme ne peut être «  faber » que parce qu’il est «  sapiens ».

  Les premiers outils très rudimentaires ont été élaborés de manière empirique : par essais et erreurs, tâtonnements, par des découvertes dues au hasard.

  En ce sens l’homme a utilisé des outils dont il ne connaissait pas le fonctionnement. L’efficacité technicienne (la pratique) a précédé la théorie. L’homme a utilisé des leviers, des roues, bien avant de connaître la loi scientifique rendant intelligible la réussite technicienne.

   Les Grecs d’ailleurs, ne pensaient pas l’activité technicienne comme une activité rationnelle. Qu’au moyen d’un levier, la faible force d’un homme puisse l’emporter sur une force beaucoup plus grande leur apparaissait magique. Le domaine de la mécanique était assimilé par Aristote à l’art des sophistes c’est-à-dire à une forme de ruse permettant de dominer la nature à la manière dont on domine les hommes.

  En témoigne, le fait que Prométhée est le symbole d’une forme d’intelligence que les Grecs distinguaient de l’intelligence théoricienne et qu’ils appelaient la métis (capacité de jouer des tours, d’être rusé). La mécanique, disait Aristote, est le domaine où «  le plus petit domine le plus grand ».

   Au fond, si l’outil est efficace, l’homme s’en sert et ne s’interroge pas sur le mécanisme de son fonctionnement.

  Il y a un décalage de la pensée et de l’action.

  «  Nos ancêtres les plus lointains avaient des techniques fort efficaces avec des pensées d’enfants » (Alain.)

   Il est clair que ce n’est plus le cas aujourd’hui où notre efficience technicienne procède de notre science mais historiquement l’une a précédé l’autre comme on vient de le comprendre. La technique a ainsi permis aux hommes de se libérer matériellement. Ce faisant elle a promu les conditions de possibilité de la science. Car on ne peut pas élaborer les savoirs si on ne dispose pas d’une certaine liberté. (cf. la notion grecque de loisir) et on n’est pas libre si on est impuissant.

C)    La technique origine de la science.

   Pour certains auteurs, ceux qu’on appelle les empiristes la science serait née de la technique au sens où ce qui conduirait les hommes à se poser des problèmes théoriques, ce serait la nécessité de résoudre des problèmes pratiques.

  Les empiristes font remarquer que la médecine a précédé la biologie, les échanges de cailloux l’arithmétique (calcul comme on sait, c’est à la fois le caillou dans le rein et le calcul mathématique), l’arpentage, la géométrie (comme on sait aussi, le géomètre c’est à la fois l’arpenteur employé au cadastre et le mathématicien).

« La science est née à la chasse, à l’atelier, à la cuisine » (Belot)

  Pb  : Il est vrai que l’attitude technicienne peut conduire au questionnement scientifique. L’invention technicienne requiert discipline de la pensée et acquisition de connaissances. Elle met d’ailleurs en jeu un principe purement rationnel qu’on appelle le principe de perfection technique . Sa formule est : produire le maximum d’efficacité avec le minimum de dépenses.

  Reste qu’il faut faire une distinction de principe entre la science et la technique .

  La technique a pour but l’avantage pratique, l’utilité. Elle est un savoir pour pouvoir .

  La science dans la tradition grecque a sa fin en elle-même. Elle est un savoir pour savoir . Ce qu’Aristote affirme lorsqu’il distingue les activités utilitaires et les activités libérales.

  Plutarque nous dit qu’ « Archimède réputait vile, basse et mercenaire toute cette science d’inventer et composer machines et généralement tout art qui apporte quelque utilité à le mettre en usage …il employa son esprit à écrire seulement choses dont la beauté et subtilité ne fut aucunement mêlée avec nécessité ».

  Cette distinction de principe est refusée par tous ceux qui récusent la possibilité pour l’homme d’avoir une activité désintéressée . (Exemple : Epicure, l’utilitarisme)

  Elle est devenue inintelligible à une époque comme la nôtre où l’idéologie bourgeoise a complètement investi la science. Celle-ci doit être utile.

  Pourtant le savant recherche l’intelligibilité des phénomènes. Il pense cause et effet.

  Le technicien vise l’action transformatrice de l’univers. Il pense moyen et fin.

  Cependant si on prend en considération la science, sous sa forme moderne, il faut souligner la solidarité de la   science et de la technique.

     D) Le rapport dialectique de la science et de la technique.

1) Ce que la technique doit à la science.

  Le savoir lui assurant l’efficacité.

  «  On ne commande bien à la nature qu’en lui obéissant……La puissance de l’homme est en raison de sa science parce que c’est l’ignorance de la cause qui fait manquer l’effet » (Bacon 1561-1626)

Nos appareils (ex : un microscope) suppose la connaissance des lois de l’optique.

Nos procédures témoignent de la puissance du rationnel. Ce sont comme le disait Bachelard «  des théories matérialisées ».

2) Ce que la science doit à la technique .  

  a)  Ses moyens d’observation et de manipulation de l’objet qu’elle étudie. Le laboratoire, royaume du savant, est essentiellement un domaine d’instruments ouvrant à l’esprit des horizons nouveaux. La technique prolonge les pouvoirs de notre corps. Elle permet d’accéder à l’infiniment grand ou à l’infiniment petit. Elle rend possible l’enregistrement de nouvelles données et comme telle, elle fait surgir des problèmes nouveaux.

  Ex : Pasteur n’aurait rien pu faire en microbiologie sans l’invention du microscope.

La microphysique a besoin d’accélérateurs de particules pour faire de nouvelles découvertes.

  Bachelard disait qu’ « une science a l’âge de ses instruments de mesure ».

De nombreux remaniements théoriques procèdent de la mise au point d’instruments nouveaux permettant d’identifier des faits qui sont « polémiques » par rapport aux théories en vigueur.

  b)      Une source de problèmes.

  Intelligence du réel, la science élabore des outils conceptuels, des modèles théoriques qui, par leur systématicité formelle, correspondent à une simplification des données. Le technicien n’a jamais affaire à cette réalité intelligible, mais au réel dans la richesse et la complexité de sa réalité concrète. Aussi, lui arrive-t-il de rencontrer des difficultés qui sont l’occasion de poser de nouveaux problèmes au savant.

  Ex : Le médecin n’est jamais en présence du cas-type décrit par la biologie. Son patient est un être singulier, incarnant souvent un écart par rapport à l’idéal-type. Le praticien est alors en situation de poser de nouvelles questions que devra résoudre le biologiste.

  Conclusion  :

  Il n’y a pas plus de technique sans science qu’il n’y a de science sans technique. Elles progressent l’une par l’autre en s’enrichissant mutuellement et surtout elles n'ont aujourd'hui plus aucune autonomie car l'une et l'autre sont technoscience .

Marqueurs: efficacité , empiriste , machine , main , métis , outil , pratique , rationalisation , ruse , science , tactique vitale , technique , technoscience , théorie , vie

Posté dans Chapitre VIII - La technique.

10 Réponses à “Technique et Science.”

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cours important

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bonjours dans le cadre de mes révisons pour le concours d’entré en iep , l’épreuve de culture général porte sur la science et la justice , j’ai élaboré plusieurs problématique qui pourrais apparaître lors de l’examen du 25 mai et je voudrais savoir si ses différente question sont dans l’optique recherché ? -peut t’on parler du science indépendante ? -peut t’on parler d’une science juste ? -science nouvelle religion ? -écologie et progrès -la science a t’elle des limites ? -la science contribue t’elle au progrès humain ?

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Bonjour D’abord permettez-moi d’attirer votre attention sur l’incorrection de votre expression. Ce sera très coûteux au concours si vous ne faites pas des efforts pour l’améliorer. Les jurys sont très clairs sur ce point. Vous avez de nombreuses publications où vous trouverez des exemples de sujets de dissertation. Les uns porteront sur l’idée de justice, les autres sur celle de science. Ce sont des problématiques hétérogènes. Les énoncés que vous formulez ne me semblent pas pertinents. On ne voit guère le rapport entre la justice et le progrès, ou la justice et la religion par exemple. En revanche vous pourriez avoir à examiner s’il y a sens à parler d’une science juste Tous mes voeux de réussite au concours. Bien à vous.

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merci pour tout ce que vous avez propose sur le sujet . j ai souhaite trouver le point de vue de heidegger sur la technique.

Bonjour Vous trouverez une référence à Heidegger ici. https://www.philolog.fr/la-technique-est-elle-une-activite-neutre/ Bien à vous.

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bonjour et merci pour ce chapitre très clair. Je voulais juste savoir d’où vient la citation que vous donnez à propos de l’origine de la science « la science est née à la chasse, à l’atelier, à la cuisine » ? Merci d’avance

Bonjour Cette affirmation revient souvent dans les articles de Gustave Belot (1859-1929) Par exemple ici: http://www.tpsalomonreinach.mom.fr/Reinach/MOM_TP_129780/MOM_TP_129780_0001/PDF/MOM_TP_129780_0001.pdf Bien à vous.

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je ne peux m’empêcher madame de vous féliciter pour ce que vous faites. Merci infiniment. En passant, l’article est excellent.

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Je suis nouveau. Comment dois je me comporter?

Bonjour Ce site est ouvert à tout le monde. Il n’y a pas de règle spécifique. Quiconque veut poser une question le peut. Je ne l’approuve et lui apporte une réponse qu’autant que je la trouve pertinente. Bien à vous.

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  • D’Alembert. Diderot. La réhabilitation des arts mécaniques.

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La technique est-elle naturelle à l'homme ? Corrigé de dissertation : épisode • 4/4 du podcast Bac philo 2014

La technique est-elle naturelle à l'homme ? Corrigé de dissertation

Cette émission propose un corrigé du sujet de dissertation "la technique est-elle naturelle à l’homme " élaboré par hugues marminat, professeur de philosophie au lycée français de bruxelles..

  • Hugues Marminat Professeur de philosophie au lycée Français de Bruxelles

Cette émission propose un corrigé du sujet de dissertation "La technique est-elle naturelle à l’homme ?" élaboré par Hugues Marminat , professeur de philosophie au lycée Français de Bruxelles.

Compréhension du sujet

1) Qu'est-ce que la technique ?

  • chez les Grecs, la technè = art (savoir-faire, habileté). Elle s’oppose à l’ épistèmè (la science théorique)
  • Chez les modernes, la technique est « technoscience » : c’est le savoir matérialisée, la science appliquée. Décloisonnement entre science et technique. Le savoir-faire renvoie à un stade dépassé de la technique : celui de l’artisanat et de l’outil.
  • Du coup, le mot "technique" renvoie aujourd’hui à un savoir-faire simple, l’habileté des mains
  • Alors que le mot "technologie" = opérations de fabrication complexes, intégrées au corps de la "technoscience" : électronique, techniques de l’information et de la communication, génie génétique et biotechnologies, etc.
  • De quelle technique parlons-nous ? "La" technique = terme générique, abstrait et trompeur
  • Il y a pour aller vite 3 âges de la technique = l’artisanat, l’industrie et l’ingénierie, les nouvelles technologies. Chacun pose des problèmes spécifiques dans sa relation avec la "nature humaine"
  • Chaque objet technique induit une différence d’appréhension, de prise en main, d’effet sur l’homme. Un parapluie, une voiture, et un téléphone portable ne produisent pas le même effet.

2) Que signifie "naturel à"  ?

  • ce qui appartient à la nature d’un être, ce qui est relatif à la nature humaine, ici.

L’Homme est-il naturellement technicien ?Peut-on définir l’être humain comme un être qui fabrique et utilise des outils, objets artificiels ?La technique suffit-elle à englober toute la complexité humaine ?

  • Ce qui est inné, ce que l’homme possède en naissant. S’oppose à acquis, appris.

Naturel s’oppose ici à culturel. La technique est-elle fait biologique, qui vient de son corps ou bien est-elle un fait culturel majeur, ce qui fait entrer l’homme dans l’histoire ?La technique ne modifie-t-elle pas la nature humaine ?

  • Ce qui correspond à l’ordre habituel, ce qui est considéré comme normal (« c’est naturel » = ça va de soi), ce qui s’impose comme une évidence. Aisance avec laquelle on se comporte, spontanéité.

La technique moderne n’est-elle pas devenue si omniprésente, si normale, qu’on ne peut plus s’en passer ? L’homme n’est-il pas un utilisateur compulsif de techniques ?

3) Définir le terme "homme"

  • désigne le genre humain, par opposition au reste des animaux.

L’homme est-il le seul animal technicien ? La technique est-elle le propre de l’homme ?

  • de quel homme parle-t-on ? Le fabricant (artisan, ingénieur) ou l’utilisateur (travailleur, consommateur)

4) « est-elle » : 

  • Présent de vérité générale qui renvoie à une essence, à un être permanent de l’homme
  • Mais en réalité, le rapport de la nature humaine à la technique a bien changé.

Problématisation

  • Paradoxe du sujet

On oppose, par définition, la technique à la nature. Mais, il y a toujours eu de la technique : la technique est connaturelle à l’homme. Dès qu’il apparaît, c’est déjà outillé ! Aussi loin qu’on remonte, la technique est là, disponible. En ce sens, elle est "naturelle à l’homme", au sens où elle a toujours été à sa disposition, associée à l’homme. Il n’y a pas d’état pré-technique de l’homme (sauf hypothétique = l’état de nature chez Rousseau) La technique est-elle une faculté naturelle (biologique, innée) à l’homme ?L’homme a-t-il une tendance naturelle à fabriquer et à utiliser des outils ?D’où vient l’impulsion ? De lui ? Ou de l’extérieur (son environnement) ? Trouve-t-on de la technique chez les autres animaux ou bien est-ce le propre de l’homme ?La technique est-elle déjà dans la nature avant l’homme ? Ou bien n’est-elle naturelle qu’à l’homme ?Continuité ou discontinuité ?

2) Plus qu’un fait biologique, la technique est un fait culturel = il fait entrer l’homme dans l’histoire

La technique se trouve du côté de l’acquis, du progrès ! Dès lors, elle introduit une rupture avec la nature (qu’il faut dominer, domestiquer, humaniser) et avec la "nature humaine" : l’homme se définit comme libre, indépendamment de toute détermination préalable. Il change la société, le monde et lui-même au rythme de ses techniques : l’homme se fabrique !

3) Mais justement, la technique, en devenant notre milieu (la "technosphère", le "technocosme", ou le "technosystème") de développement et de vie, ne modifie-t-il pas complètement la nature même de l’homme, sa façon d’être ? 

L’homme est-il encore maître de ses créations, de ses outils ?La technique ne l’asservit-elle pas autant qu’elle le libère ? Ne sommes-nous pas devenus dépendants de nos objets techniques, aliénés à eux ? La technique est devenue omniprésente, normale, allant de soi. Elle est un phénomène irréversible, avec lequel il faut composer : elle est notre destin.

Plan détaillé

I) LA TECHNIQUE EST NATURELLE A L’HOMME

A) Le corps humain est naturellement technicien : il a des mains !

  • Texte sélectionné : Aristote, Des parties des animaux.

B) L’évolution : l’homme est devenu technicien

  • Texte sélectionné  : LEROI-GOURHAN , Le geste et la parole , tome II (1965)

C) Définir l’homme comme « homo faber » : la technique comme propre de l’homme.   

  • Henri Bergson : L’Évolution créatrice (1907)

II) LA TECHNIQUE EST CULTURELLE ET NON NATURELLE : ELLE ELOIGNE L’HOMME DE LA NATURE

A) La technique fait sortir l’homme de la nature et le fait entrer dans l’histoire

  • Rousseau, Discours sur l’Origine et les Fondements de l’Inégalité parmi les hommes .

B) La technique doit nous rendre "comme maîtres et possesseurs de la nature".   

  • Descartes, Discours de la méthode, VI

C) Par la technique, l’homme se « fabrique » lui-même

1) La technique est l’objectivation de la subjectivité humaine

  • Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire

2) L’homme construit son propre monde et se construit en retour

  • Marx, Manuscrits de 1844

3) Critique du machinisme. La technique peut aliéner l’ouvrier

  • Marx , Le Capital

III) LA TECHNIQUE EST DEVENUE « NATURELLE A L’HOMME » : ELLE S’IMPOSE A LUI, ELLE S’INCORPORE A LUI, ELLE DEVIENT LUI.

A) La technique devient autonome : elle s’impose à l’homme. Elle est notre destin

  • Heidegger, L’Essence de la technique

B) La technique incorporée : le corps augmenté ou amputé ?

  • Merleau-Ponty , Phénoménologie de la Perception

C) Une nouvelle humanité : « Homo portabilis » ou « Petite Poucette » ?

  • Dominique Lecourt , Humain, Posthumain
  • Michel Serres, Petite Poucette

Textes lus par Olivier Martinaud

  • Aristote, Les Parties des animaux , § 10, 687 b, éd. Les Belles Lettres, trad. P. Louis, p. 136. 137
  • Leroi-Gourhan, Le geste et la parole , tome 2, 1965
  • Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique , 1969

Extrait diffusé

« Google glass, le test en vidéo », article vidéo, Le Monde , 03/10/2013

Musiques diffusées

  • Kraftwerk, The robots
  • Pink Floyd, Welcome to the machine
  • Téléphone, Hygiaphone

"2 minutes papillon" de Géraldine Mosna-Savoye 

  • Nathalie Monnin, Qu'est-ce que penser librement ? Apogée
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, Robert Merle : se vivre et se penser comme technicien aux ordres de quelqu'un dont on suppose qu'il a réfléchi sur les fins qu'il ordonne et qui pour cette raison saurait répondre de la poursuite de ces fins, saurait en rendre raison, rendre des comptes. Les seuls problèmes que rencontre le responsable du camp d'extermination sont des problèmes techniques : comment traiter tant d'unités par jour de la réception à la destruction des corps, et jamais de problèmes de conscience : si on lui demande de faire une chose pareille, c'est qu'on doit avoir de bonnes raisons de le faire. Seulement, celui qui le commande ne répond finalement pas des ordres qu'il a donné puisqu'il se suicide : sorte d'aveu de l'illégitimité des fins qui plonge dans la stupeur celui qui se pensait comme technicien. L'exécutant zélé, celui qui se vit comme moyen ou comme technicien est toujours dangereux. 




 
 

, a, parmi ses trois branches, deux branches techniciennes : la mécanique et la médecine. Cf : : l'homme, par la connaissance, peut devenir "comme maître et possesseur de la nature". 


 

; telle est la formule très simple qui exprime, d'une manière exacte, la relation générale de la et de l' , en prenant ces deux expressions dans leur acception totale." , Leçon II. 

, c'est-à-dire l'homme habile de ses mains, nom qu'il doit aux outils que l'on a retrouvés avec lui, le plus vieil ancêtre de l'homme? 


 

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Science et technique sont-elles toujours légitimes ?

Dissertation entièrement rédigée.

Au cours des étapes de l'évolution de l'homme, le stade de l'Homo habilis se caractérise par son habileté à pouvoir utiliser des outils qu'il a lui-même créés afin de pouvoir agir sur son environnement et y évoluer. Il a ainsi appris entre autres, à maîtriser le feu et à se doter des moyens pour l'exploiter, grâce à une représentation mentale de l'action, c'est-à-dire lorsqu'il a commencé à raisonner pour établir une relation de cause à effet en vue de la réalisation d'une fin, le feu.

Au moment où il a alors commencé à raisonner, l'homme a ainsi commencé à constituer sa propre humanité. En effet, par l'élaboration de techniques telle que la maîtrise du feu, il s'est progressivement émancipé de la soumission à la nature, si bien qu'il n'est pas la nature, comme les animaux, mais dans la nature. Une telle prise de recul lui a ainsi permis de réaliser l'existence du monde extérieur réel en prenant conscience qu'il était dans ce monde qu'il s'efforce de comprendre et de connaître à travers la science. Cet effort continu au fil de l'évolution de l'homme et des siècles tendra à rapprocher l'homme du statut de "maître et possesseur de la nature" comme l'a mis en évidence Descartes.

En effet, selon lui, le progrès des techniques et de la science doit chercher la maîtrise du réel parce que l'homme s'oriente vers un bien, attitude scientiste qui assure une légitimité totale au progrès technique. Pourtant, quatre siècles plus tard, les techniques actuelles ont acquis une puissance qui les a rendues capables de détruire toute forme de vie. On semble bien loin de l'idéal de Descartes, la tendance apparaît au contraire inversée. D'où résulte cet état de fait ? Quels rapports entre la science et la technique suggèrent le problème de la légitimité ? Si lorsque la technique vise la science, on peut la légitimer, la relation inverse pose un problème à ce niveau là qu'il convient de résoudre.

I. En quoi peut-on légitimer la technique si elle dépend la science ?

Le sujet amène à s'interroger sur la nature des rapports entre science et technique, et notamment sur la conformité de cette nature par rapport au droit. Si l'on peut définir la science comme l'activité ayant pour but de connaître le réel, et ce en recherchant les lois qui régissent les rapports entre les objets qu'elle considère, elle nécessite donc des moyens : la technique. En effet, la technique rassemble les procédés définis, c'est-à-dire qui ne sont pas soumis au hasard, et transmissibles,

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De la science à la technique

  • La science et la technique sont liées : la première vise la vérité, la seconde l’efficacité.
  • La technique permet aux êtres vivants de s’adapter à leur environnement : en revanche, la technique animale, même si elle existe, est limitée.
  • La technique nous libère, mais elle peut avoir des effets profondément négatifs comme la destruction de l’environnement.

Une confusion de langage très courante conduit à employer l’un pour l’autre les mots « technique » et « technologie ». Or, si l’usage presque simultané de ces deux termes est apparu à la fin du XVIIIe siècle, leurs significations respectives sont nettement distinctes. La technologie est une étude scientifique des techniques ; la technique en revanche, ou ce qu’à l’époque de l’ Encyclopédie on appelait encore les arts mécaniques, n’a cessé d’accompagner le développement de l’espèce humaine depuis ses origines les plus reculées.

Certes, dans le monde moderne, toute technique nouvelle résulte de l’ application d’une science déterminée. Toutefois, sciences et techniques se sont longtemps développées chacune de leur côté. La science implique la réflexion et le raisonnement . Un mathématicien n’a besoin que d’une craie et d’un tableau noir pour le développement d’une démonstration en géométrie. Inversement, clous, marteaux, javelots ont été inventés et utilisés sans attendre la formulation du théorème des leviers (au XVII e  siècle). L’une vise la vérité , tandis que l’autre recherche d’abord l’ efficacité .

La technique suppose en effet la mobilisation de moyens en vue de la réalisation d’une fin consciente. Son critère d’évaluation est la réussite ou l’échec de l’action mise en œuvre. Cette définition de la technique est suffisamment large pour inclure toute activité ne faisant pas nécessairement appel à des outils ou à des machines très compliquées : l’art oratoire ou le chant par exemple. Par conséquent, la convergence actuelle de la science et de la technique conduit à s’interroger sur l’illusion qu’il n’y aurait de science qu’en vue de son exploitation d’ordre technique ou économique.

Il est incontestable que l’essor de la technique dans le monde qui nous entoure donne à l’ensemble de l’humanité un pouvoir considérable sur la nature. Est-ce à dire que cette transformation du monde par la technique accompagnée de la science creuse un écart toujours plus grand entre l’homme et la nature ? À l’ère de l’ordinateur et des navettes spatiales, la nostalgie du monde sauvage n’a jamais été aussi répandue, notamment dans les médias.

L’homme seul semble capable de modifier considérablement son environnement naturel. On ne se lasse pourtant pas d’admirer certaines espèces animales pour leur ingéniosité à se construire un habitat, contourner un obstacle ou accéder à l’aide d’un moyen de fortune à une nourriture convoitée. On peut parler, comme le font certains psychologues, d’une « conduite de détour » adoptée par les êtres vivants lorsque pour survivre, ils doivent s’adapter à leur milieu naturel. Il s’agit d’une forme primitive d’intelligence qui implique la mise en rapport de moyens avec la représentation mentale d’un but.

Toutefois, ces inventions demeurent stéréotypées chez l’animal ; autant qu’on puisse l’observer, elles ne font pas l’objet d’un apprentissage et d’une transmission ne serait-ce que sous forme d’imitation. Est-ce l’absence de système symbolique apte à rendre possible cette transmission qui expliquerait ce fait ? La technique humaine, contrairement aux rudiments de « technique » animale, est productrice d’un monde, ou d’une « seconde nature » – un monde ouvert et voué à un perpétuel renouvellement.

La question fondamentale est de savoir si nous ne devenons pas les esclaves de la technique, alors qu’elle est censée nous libérer. Par ailleurs, les technologies nouvelles donnent aujourd’hui à l’homme une puissance formidable qui pourrait se retourner contre lui. Nous détruisons l’environnement au sein duquel nous vivons. Or l’homme demeure, comme l’animal, dépendant du milieu dans lequel il évolue – même si ce milieu n’a plus rien de « naturel ». Nous prenons conscience que nous sommes responsables du monde que nous laisserons aux générations futures. Certaines de nos actions présentes peuvent être irréversibles . Les politiciens en sont aujourd’hui conscients ; l’ écologie n’est plus la seule priorité des « Verts ». Des conventions internationales voient le jour, afin que des lois limitent, par exemple, la production de gaz à effet de serre. Le réchauffement de la planète, avancent certains spécialistes, risque de rendre difficiles, à longue échéance, les conditions de vie sur terre. Le « développement durable » est désormais un concept opérationnel.

Le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993) invoque le «  principe responsabilité  ». Construit sur le mode de l’impératif catégorique kantien, Jonas l’énonce de la façon suivante :

Le progrès de la technique s’accompagne d’une forme d’ inquiétude  ; serons-nous capables de limiter les effets de la technique, tant que celle-ci continuera de nous donner le sentiment d’augmenter notre liberté et d’accroître notre pouvoir ?

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  • La technique
  • Chapitre 5. Technique et science

dissertation la science et la technique

  • Suivre cet auteur Jean-Pierre Séris
  • Dans La technique (2013) , pages 201 à 243

Sur un sujet proche

Quelle position respective, aujourd’hui, entre les trois termes : Technique, Science et Art ? La technique, la science, l’art se partagent comme trois activités humaines aux destins plus ou moins antithétiques, aux valeurs tranchées, l’ensemble du travail humain. Rassemblons, à leur propos, quelques traits d’époque. La technique a d’abord quelque mal à se distinguer de la science. On a introduit depuis peu le terme de « technoscience » pour désigner le complexe de sciences et de techniques qui contrôle et commande la cohérence de la recherche et du développement. Complexe scientifico-technique, industriel et postindustriel, qui est une réalité sociologique, économique et politique. Nous nous interrogerons sur l’opportunité du recours à ce terme. Il est peu de découvertes scientifiques qui ne se tisonnaient aujourd’hui presque aussitôt en spectaculaires retombées technologiques (le laser), peu de découvertes scientifiques qui n’empruntent à une technologie leurs conditions mêmes de possibilité (le génie génétique). L’opposition grecque entre une épistèmè contemplative, désintéressée et une technè utilitaire, active, débrouillarde et pratique ne nous parle plus. La science transforme le monde et modifie les modes d’insertion et d’intervention dans le monde. C’est un fait. Seule la nature de cette liaison fait problème : parlera-t-on de parenté, de symbiose, de parasitisme, de collusion, de confusion, de couplage, de feed-back ? Étant donné cet état de choses, la technique et l’art sont diamétralement séparés…

  • I - La technique dans la science
  • 2 - La science dans la technique
  • La technique sans la science se caractérise d’abord par son aspect incroyablement stationnaire
  • Aspect inexplicable de l’efficacité
  • Aspect fortuit de la découverte

dissertation la science et la technique

  • Introduction
  • Dans La technique
  • Presses Universitaires de France, 2013

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dissertation la science et la technique

dissertation la science et la technique

La technique

La technique : moyens permettant de transformer la nature. Ces moyens peuvent être matériels et intellectuels.

L’expression « monde artificiel » = monde naturel modifié par la technique. Donc technique permet meilleure qualité de vie + gagner du temps : TGV, avion…

Il ne faut pas avoir peur de la technique

Descartes : l’homme transforme le monde grâce à son intelligence,  il est «  comme maître et possesseur de la nature  ». La technique lui permet d’en avoir une forme de maîtrise et d’adapter le monde à ses besoins/envies.

Michel Onfray : la technique fait peur uniquement à cause du manque de recul. En effet, la technique permet d’inventer et de perfectionner : cette crainte est irrationnelle. Sans prise de risque, aucun progrès n’aurait été effectué.  Exemple  : à ses débuts, l’électricité était considérée comme maléfique, et les chemins de fer faisaient très peur, les gens ne voulaient pas prendre le train.

Mais ce n’est qu’après coup que l’on sait si une invention est bénéfique ou non ! Alors, que penser de la technique ?

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La crainte de la technique est fondée

Stéphane Foucart : nous ne connaissons pas les dangers réels de nos inventions, nous ne dominons pas la nature et la technique n’est pas sûre. Par exemple, Fukushima en est la preuve : cet accident est dû à une mauvaise utilisation de la technique, dont on ne connaissait pas les dangers.

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Rousseau  : « des abîmes comblés, des montagnes rasées, des rochers brisés, des fleuves rendus navigables, des terres défrichées, des lacs creusés, des marais desséchés, des bâtiments énormes élevés sur la terre, la mer couverte de vaisseaux et de matelots ; on ne peut qu’être frappé de l’étonnante disproportion qui règne entre ces choses, et déplorer l’aveuglement de l’homme qui, pour nourrir son fol orgueil et je ne sais quelle vaine admiration de lui-même, le fait courir avec ardeur après toutes les misères dont il est susceptible. »

L’homme se condamne au malheur en se laissant guider par son égo quant à l’aménagement du monde. La nature est dénaturée, elle perd ses attributs, tout cela à cause de l’orgueil de l’homme qui veut sans cesse faire plus grand, plus impressionnant.

Il faut réfléchir à l'usage que l'on fait de la technique

La technique est moralement neutre : ce n’est pas d’elle qu’il faut avoir peur, mais de son utilisation, si elle est employée à mauvais escient. Exemple  : Léonard de Vinci a inventé des machines qui ont servi pour la guerre. Il était dépité d’en avoir été l’inventeur, parce qu’il ne voulait pas qu’elles aient cette utilisation.

Lucien Sève : la technoscience, c’est la technique mise au profit de la logique du marché. La recherche scientifique est très coûteuse, alors les financements publics ne suffisent pas toujours, donc elle a recours à des financements privés qui lui imposent d’être rentable et rapide ; la science et la technique sont au service du marché et du commerce et c’est risqué.

Hans Jonas : nous devons faire attention aux conséquences de nos actes sur les générations futures, la technique qui vise un profit (la technoscience dénoncée par Lucien Sève ) sans se soucier des conséquences est irresponsable. Il faut user de la technique pour l’intérêt général.

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Libre Savoir

  • Philosophie et psychologie

Science et Technique

1. introduction.

L'homme regarde et fait. Il regarde les choses naturelles ou les modifie. Ces deux activités mettent en valeur deux aspects différents de son corps - les organes visuels et la main - et répondent à deux intentions différentes : la vue, comme le souligne Platon est l'organe sensoriel le plus intellectualisé ; elle est avide de connaissances. La main, au contraire, paraît faite pour transformer le donné. Selon que nous voyons ou touchons la nature, celle-ci nous apparaît de deux façons différentes : au niveau de la vue, elle se présente comme une énigme que la pensée veut résoudre tandis que, au niveau de la main, elle est un obstacle à nos désirs.

Bref, l'homme doit s'attacher à résoudre l'énigme ou à transformer l'obstacle. Il est ainsi conduit soit à majorer son savoir, soit à exprimer son pouvoir. Mais, entre savoir et pouvoir, deux styles de vie se dessinent : l'un qui met l'accent sur la contemplation, l'autre qui mise sur l'action, de sorte que l'on retrouve l'antique opposition entre l'activité intellectuelle (la science) et l'activité technique (la technique).

2. Distinction entre science et technique

La pensée scientifique s'efforce d'éliminer la contingence apparente des phénomènes pour en établir la nécessité. La science va donc être la recherche et l'établissement des lois. Or, la loi en exprimant le rapport constant et nécessaire qui lie deux ou plusieurs phénomènes unifie au niveau intelligible la diversité sensible. Ce rapport constant et nécessaire fait que la loi est un jugement objectif rendu universel et impersonnel par l'expression mathématique, d'une part, et par la vérification expérimentale, d'autre part ? Elle exprime la réalité des choses dont la perception ne nous fait saisir que les apparences. Ainsi apporte-t-elle une connaissance claire et distincte qui permet à l'humanité de lieux comprendre le monde et, donc, de rassurer.

La technique est la recherche et l’établissement de procédés et de moyens mis au service d’une volonté qui tend à maîtriser la nature – la technique s’oppose donc à la nature. Elle apparaît comme la manifestation d’un pouvoir. Mais exercer un pouvoir, c’est toujours en vue d’une fin à atteindre. Ainsi le procédé technique subordonne-t-il l’utilisation des moyens à la réalisation d’états jugés utiles. Si l’utilité est le critère de la technique, cette dernière constitue une activité qui tend à supprimer les insuffisances douloureusement ressenties par l’être humain. Elle apparaît ainsi comme la conséquence des prétentions et des besoins humains. Comme le remarque Heidegger, «  c’est une interpellation au sens d’une provocation . »

Il s'ensuit donc que la science ne tient pas compte des répulsions ou des préférences humaines, mais qu'elle se borne à expliquer sans tenir compte des besoins vitaux. A l'inverse, la technique permet à l'humanité de plier la nature à ses désirs pour qu'elle ne soit plus subie comme une fatalité. En outre, la science, par la systématisation des lois, vise constituer un univers rationnel plus vrai que le monde sensible où les faits nous paraissent contingents alors que la technique tend, au contraire à substituer un milieu artificiel dominé à une nature brute donnée. Bref, science et technique obéissent à deux vocations différentes : le savant a pour idéal de découvrir la réalité quand le technicien entend réaliser un idéal.

3. La technique est tributaire de la science

Si l’on examine le procédé technique, on s’aperçoit que le rapport essentiel est celui de moyen à fin. Ce procédé est la mise en œuvre de moyens pour atteindre une fin et met en jeu une méthode qui tend à le réaliser. Aussi cette fin, dans sa réalisation, apparaît-elle comme un effet de cause par des besoins insatisfaits. Mais la volonté de réaliser implique un processus qui sous-tend un savoir. La technique réalise la fonction d’un savoir et d’un vouloir. De fait, toute connaissance permet de prévoir et la prévision permet de pouvoir. On retrouve ainsi une intention profonde de la conscience scientifique. Bacon ne dit-il pas «  On ne commande à la nature qu’en lui obéissant. » et Auguste Comte ne constate-t-il pas : «  Savoir pour prévoir, prévoir pour pouvoir  » ?

Pourtant l'habileté technique a précédé la conscience de savoir méthodique : comment expliquer qu'une technique ait souvent précédé le savoir correspondant ? Répondre à cette question revient à répondre aux exigences vitales de l'être humain. La satisfaction des besoins vitaux implique l'utilisation et la transformation des choses. Mais avant d'adapter son milieu, l'humanité est naturellement adaptée à ce milieu. Cette adaptation originelle permet à la vie de perdurer. Aussi les premières techniques sont dans le prolongement des actes naturels. C'est ainsi que la technique du projectile est dans le prolongement du bras. Ce qui permet de remarquer que la technique s'enracine dans la vie.

D'autre part, la technique traduit un mouvement de conquête dont la valeur est liée à la notion de succès. Or, l'établissement d'une technique et sa nécessité peuvent s'expliquer par la méthode des essais et des erreurs qui servent à comprendre, par exemple, le comportement animal. Le succès technique suppose une multitude d'échecs au cours desquels s'affirme progressivement le savoir-faire.

4. La science est dépendante de la technique

Nous pouvons, en effet, concevoir une technique sans science. L’instinct apparaît comme une technique spontanée, mais il est difficile de concevoir une science sans une technique préexistante. Il faut toutefois faire preuve de prudence. Si la science profite bien évidemment des renseignements donnés par une technique préexistantes, cela ne signifie nullement qu’il y ait une relation d’hérédité entre l’efficacité technique et l’explication scientifique, ni que le vrai soit un autre nom de l’utile. Ce rapport entre science et technique n’est pas un rapport héréditaire mais un rapport de libération par rupture. L’essor de la science a pour condition l’échec de la technique. La science doit à la technique des occasions et des problèmes. En effet, lorsqu’un problème scientifique se pose, c’est qu’un insuccès technique a étonné un individu ou un groupe. On peut évoquer, à titre d’exemple, le problème rencontré par les fontainiers de Florence au XVII° siècle (1) . L’insuccès technique conduit l’humanité à rechercher la raison de ses insuccès, c’est-à-dire à séparer ses rêves et ses constatations. Et, autrement dit, à établir les conditions nécessaires à la justesse de ses prévisions et à la solidité de ses productions. Le commerce, l’art militaire et la navigation, entre autres, ont posé à l’humanité des problèmes de calcul, de mécanique et d’astronomie. La science doit aussi à la technique des instruments. Par exemple, le verre qui constitue une invention capitale en ce sens qu’il permet d’isoler le phénomène à observer, et qui permet à la seule vue la présence qui se dérobe à l’intervention du toucher. Ce verre du microscope est un instrument par excellence dans la mesure qu’il permet à l’homme de ne pas se mêler à ce qu’il regarde. Le laboratoire, c’est de l’intelligence morte que l’intelligence vivante du savant ressuscite. C’est en ce sens qu’il faut entendre Pasteur : «  Les laboratoires sont des temples, des demeures sacrées.  »

NOTE (1)  :

Rappelons brièvement les faits. À l'époque de Galilée (1564-1642), les fontainiers de Florence se trouvaient face à un problème insoluble : ils ne pouvaient aspirer l'eau à plus d'une dizaine de mètres au-dessus du niveau du fleuve Arno quelles que soient les différentes pompes mises au point par les ingénieurs de la ville. Les plus grands savants débattaient du problème ainsi posé : pourquoi l'eau ne peut-elle être pompée au-delà de cette hauteur ? Torricelli, le mathématicien disciple de Galilée décédé depuis deux années, s'attelle à la résolution de l'énigme. Il remplace l'eau par du mercure - ce qui permet d'éviter de manipuler des colonnes d'eau de dix mètres de hauteur - et retourne le tube, après l'avoir obturé, sur un bassin de mercure. Il constate que le mercure ne se vide pas dans le bassin et qu'il en reste 76 cm (cette hauteur est équivalente à une colonne d’eau de 10 mètres) dans le tube. Il en déduit que la pression de l'air empêche que le tube ne se vide et que, donc, la pression de l'air contrebalance le poids du mercure. C'est pourquoi l'eau de l'Arno ne peut être aspirée au-dessus de 10 mètres. Ainsi un problème technique est-il bien à l'origine d'une découverte scientifique : celle de la pression atmosphérique.

ISO 690 FR SéRIS Jean-Pierre, « Chapitre 5. Technique et science », dans : , sous la direction de SéRIS Jean-Pierre. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Quadrige », 2013, p. 201-243. URL : https://www.cairn.info/la-technique--9782130628477-page-201.htm
MLA FR Séris, Jean-Pierre. « Chapitre 5. Technique et science », , sous la direction de Séris Jean-Pierre. Presses Universitaires de France, 2013, pp. 201-243.
APA FR Séris, J. (2013). Chapitre 5. Technique et science. Dans : , J. Séris, (pp. 201-243). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.

Les droits de ce document sont régis par un et plus précisement par le de , plus connue sous le nom de "CC-BY-SA".

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Science et Technique

Jean-Paul Sartre : sommes-nous responsables ?

Épreuves d’admission : y a-t-il un dress code , pythagore : le premier philosophe, « engage for academic excellence » : pilier de la formation de neoma, gem révolutionne la préparation aux entretiens avec l’ia et la vr : une première en france .

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  • Culture générale

La technique en philosophie : les principales thèses

  • décembre 31, 2022
  • Par : Gabin Bernard

technique philosophie

Cet article s’intéresse aux thèses philosophiques sur la technique. Cette dernière façonnant le monde humain, il est essentiel de l’analyser.

SPINOZA, Traité théologico-politique , Chap.V : l’utilité de la société

A la manière de Platon et Aristote qui voyaient dans la Cité la seule voie pour parvenir au bonheur, Spinoza loue les avantages de la société . “Ce n’est pas seulement parce qu’elle protège contre les ennemis que la société est très utile et même nécessaire au plus haut point, c’est aussi parce qu’ elle permet de réunir un grand nombre de commodités .” En effet, une société réunit un ensemble d’individus complémentaires.

Ensemble, ils forment un tout organisé et cohérent, d’une efficacité aucunement atteignable par un seul homme. En effet, nul ne peut cumuler toutes les fonctions nécessaires à la vie en société. Ainsi, les hommes ne peuvent vivre hors de la société (à moins de perdre leur qualité humaine).

HEGEL, Leçons sur la Philosophie de l’Histoire : l’outil est le miroir de l’esprit

L’homme est avant tout travailleur et technicien. Il a prouvé par l’expérience l’éminente dignité des instruments qui permettent d’humaniser le monde, cela signifie s’y sentir toujours plus comme les maîtres. “L’outil est la ruse de la raison par laquelle la nature est tournée contre la nature.” écrit Hegel.

Pour rappel, ce philosophe place l’Esprit au-dessus de la matière , au-dessus de la nature. Ainsi, “un instrument inventé par l’homme est plus haut qu’une chose de la nature, car il est une production de l’Esprit.” En résumé, l’outil est une manifestation physique de l’esprit pour dompter la nature. 

BERGSON, L’évolution créatrice : “L’intelligence a pour objet le solide inorganisé.”

Chez Bergson, l’intelligence désigne la faculté, l’outil permettant à l’homme de dominer le monde. Néanmoins, elle ne s’exerce que sur la matière brute dont elle ne retient que le stable. “L’intelligence vise d’abord à fabriquer”, ce qu’il y a de fluide, de mouvant dans le réel lui échappe en partie. En d’autres termes, l ’intelligence n’est pas adaptée au flux et au devenir. C’est le rôle de l’intuition bergsonienne d’accéder à la dimension spirituelle du réel. 

BACON, Novum organum : “On ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant.”

La technique permet à l’homme de dompter le réel. Cependant, elle ne se dresse pas face à la nature mais lui obéit. Plutôt, elle se sert de la nature pour pouvoir la vaincre. En effet, “l’homme n’étend ses connaissances et son action qu’à mesure qu’il découvre l’ordre naturel des choses, soit par l’observation, soit par la réflexion.”

Sans connaissance de la nature, il m’est impossible de la diriger . Or, c’est là l’ importance décisive des instrument s : “les instruments de l’esprit l’aident à saisir la vérité ou à saisir l’erreur.” Ainsi, la découverte des causes naturelles nous apporte science et technique, lesquelles permettent de vaincre la nature. 

DESCARTES, Discours de la Méthode , Tome I : “Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.” 

La technique et les outils ont pour Descartes un objectif moral : celui d’améliorer les conditions de vie des hommes. La connaissance de la physique doit nous permettre de maîtriser et posséder la nature. Le premier but est d’abord de protéger la santé de l’homme , que Descartes considère comme “le premier bien et le fondement de tous les autres”. En bref, la physique se doit d’être pratique , son action est loin d’être inutile et abstraite.

Lire plus : Le monde totalitaire selon Arendt : La nature du totalitarisme (1/2)

COMTE, Cours de philosophie positive : “Science d’où prévoyance: prévoyance d’où action”

Dans cet ouvrage, Comte décrit les trois états de la science. Dans l’état théologique , l’esprit humain tourne ses recherches vers les connaissances absolues, seules qui ne sont pas subordonnées aux phénomènes naturels. L’état métaphysique désigne quant à lui la croyance en des entités. Enfin, l’état positif , stade final, est celui dans lequel s’effectue la recherche des lois de la nature .

“Science d’où prévoyance: prévoyance d’où action” : la science permet l’action par la prévision. L’exemple le plus flagrant est la météorologie, dont le but est précisément de prévoir, mais cela s’applique à toute science. En effet, les connaissances naturelles, loin d’enchaîner l’homme à un aveugle destin, le libère en lui permettant de prévoir . A travers cette pensée, savoir et pouvoir sont réunis et ne forment qu’un. 

Pour Comte, “les sciences ont une destination plus directe et plus élevée : celle de satisfaire au besoin fondamental qu’éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes” . En résumé, le but des sciences est de satisfaire notre besoin de savoir avant tout. Connaître et agir sont les buts fondamentaux de la science.

ROUSSEAU, Discours sur les Sciences et les Arts : les effets du progrès

A l’inverse de Descartes, Rousseau critique fortement la technique et tout ce qui touche à la société. Selon lui, le progrès corrompt l’homme naturel. L’entrée dans l’état civil était déjà une grande perte de liberté et les avancées techniques n’arrangent pas la situation. Plus les sciences et les arts se sont perfectionnés, plus la morale a régressé , constate Rousseau.

“Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection.” Il ajoute : “On a vu la vertu s’enfuir à mesure que la lumière s’élevait sur notre horizon”. Si pour le philosophe français le progrès de la connaissance est responsable de la dépravation des mœurs, Kant y voit plutôt une forme de prise de conscience grandissante.

Dit autrement, ce qui autrefois nous paraissait bon peut être vu comme immoral après évolution de notre mentalité, de nos normes sociales. Pour Kant au contraire, le progrès pousse l’homme vers la vertu.

BOUTOT, Heidegger , “Que sais-je” : la technique opère dans le vide de l’être

Pour Heidegger, l’essence de la technique manifeste un vide spirituel, un oubli de l’être , elle exprime la détresse de notre temps. De son temps en particulier, ce philosophe a vu comment l’homme a dévasté la terre et organisé, par la technique, la pénurie spirituelle.

La technique exprime le vide ontologique le plus total, elle menace l’homme dans sa relation à l’être. Il écrit donc : “La technique met l’homme en péril”, elle menace “l’essence pensante de l’homme” et son rapport à l’être. A cause de la technique moderne, “l’homme erre dans un non-monde.”

WEBER, Le savant et le politique : la science désenchante le monde

Les progrès scientifiques désenchantent le monde. Ils sont sans cesse dépassés par de nouveaux.  La science obéit aux lois du progrès. Elle est u ne occupation qui n’a et ne peut avoir de fin. Contrairement à la pensée de Descartes, la science n’a ici que des buts techniques et pratiques.

“Tout cela n’a de signification que pour “l’homme de la pratique ””, écrit Weber. L’homme de science recherche la science pour la science elle-même, laquelle fait partie d’un processus d’intellectualisation du réel. Celui-ci n’améliore pas notre connaissance de nos conditions de vie.

Faisant ainsi, nous expulsons du monde toute puissance magique, toute mysticité. Les mystères qui autrefois nous échappaient en sont réduits à n’être que de simples phénomènes physiques. La technique construit un monde désenchanté. Il s’agit d’un monde “sans magie” (Catherine Colliot-Thélène, spécialiste de la pensée de Weber).

JONAS, Le principe de responsabilité : l’éthique et les menaces mortelles de la technique

Constatant lui aussi les dangers de la technique humaine sur la nature, Jonas élabore une pensée morale. Une éthique est exigée face au déchaînement du prométhéisme. En effet, la technique ne se contrôle plus, devenant un danger menaçant l’humanité entière et son essence. Cette technique est dépourvue de morale. Ce monde nouvellement créé, le monde moderne, “la terre nouvelle de la pratique collective […] est encore une terre vierge de la théorie éthique.”

La technique a bouleversé nos principes éthiques et met notre humanité en péril. Jonas lance une injonction : la technique doit préserver une vie authentiquement humaine. Pour ce faire, il faut l’encadrer d’une éthique, d’un principe de responsabilité.

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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Corrigés du bac philo – filière technologique : “La technique nous libère-t-elle de la nature ?”

Mort, maladies, catastrophes… La technique nous prémunit, au moins en partie, des agressions de la nature. En ce sens, elle nous émancipe. Pourtant, la technique peut aussi nous aliéner, en nous enfermant dans une logique d’exploitation du monde et de la nature. Pour dépasser ce problème, que les élèves de filière technologique ont été invités à interroger pour l’épreuve du bac, peut-être faudrait-il repenser de fond en comble notre rapport à la technique, non comme un outil de domination et un moyen de nous extraire de la nature, mais comme une manière de vivre en harmonie en son sein. C’est ce qu’avance l’agrégée de philosophie Apolline Guillot dans sa proposition de corrigé.

Proposition de correction : il s’agit ici de pistes possibles de traitement du sujet et non de la copie-type attendue par les correcteurs !

  • Auteurs : Descartes, Platon, Simondon, Heidegger
  • Concepts : technique, art, liberté

Introduction / Problématisation

L’homme fait partie de la nature : elle est son terrain de jeu et sa prison, dont il ne sort que lorsqu’il meurt – et encore, la mort elle-même fait partie de la nature. Par « nature », on entend ici l’ensemble des choses physiques, ainsi que les lois qui régissent leurs interactions. Impossible d’aller contre la gravité, le vieillissement des cellules ou encore un tremblement de terre.

Impossible, vraiment ? À mieux y réfléchir, on se rend compte que nous avons aujourd’hui la capacité de nous affranchir de certains processus « naturels ». Médecine, architecture, pesticides, fusées spatiales... Nombreuses sont les innovations qui aujourd’hui rendent possible un certain affranchissement de la nature. La technique a donc une fonction émancipatrice : elle permet à l’homme d’échapper à certaines contraintes, de repousser certaines limites.

Mais si l’on examine de plus près en quoi consistent nos dispositifs techniques, on se rend compte qu’ils dérivent soit de l’expérience ordinaire et de l’imitation de la nature, soit de la connaissance des lois de la nature. Dans tous les cas, ils s’appuient sur une connaissance du fonctionnement du monde pour construire un outil ou un système capable de produire des effets qui n’existaient pas auparavant. En bref : la technique fait jouer la nature contre son propre camp, la subvertissant à son profit. Là où il pensait se libérer de la nature, l’homme ne fait que la prolonger en l’utilisant dans ses outils. Jusqu’à l’exploitation.

Première partie / La technique comme moyen pour l’homme de se libérer de la nature

Si l’homme fait partie de la nature, ses relations avec cette dernière sont médiatisées par un troisième terme, l’outil . En effet, le seul usage de ses forces physiques le condamnerait à une mort certainement bien plus rapide qu’aujourd’hui, tant la nature l’a doté de peu de défenses naturelles.

C’est la leçon du mythe de Prométhée tel qu’il est raconté par Platon dans le Protagoras  : Épiméthée, le frère de Prométhée, oublie les hommes au moment de distribuer les qualités et dons physiques parmi les animaux. Inventer des prolongements de son corps, des moyens d’augmenter ses capacités naturelles ou des abris pour se protéger, sont autant d’activités qui ne sont pas simplement du « luxe », mais des moyens de survie !

On peut aller encore plus loin : être « libéré » des contraintes naturelles ne veut pas seulement dire « éviter la mort ». C’est donc pour améliorer la vie humaine que les sciences et les techniques se sont développées, comme l’affirme Descartes dans le Discours de la Méthode  : il serait criminel de ne pas mettre les progrès de la science au profit de l’humanité. En maîtrisant les lois qui régissent le monde, les hommes pourraient se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » , afin de jouir d’un plus grand confort, mais surtout, de soigner leur corps.

Cependant, cette amélioration de la vie humaine est-elle pour autant une réelle « libération de la nature »  ? En effet, Descartes ne prétend pas s’affranchir des lois de la nature, mais bien de les exploiter au profit de l’humanité. Cette exploitation des lois de la nature peut amener à malmener la Nature dans son ensemble, comme équilibre fragile de forces que nous ne maîtrisons pas forcément.

Deuxième partie / La technique n’est pas outil de libération, mais d’asservissement 

Si nous avons jusqu’à présent parlé de la nature comme une collection de lois et de phénomènes, la nature renvoie également à un système complexe intégrant tous ces éléments. Cette approche globale de la nature comme équilibre de forces est intéressante car elle en fait un ensemble dynamique, et pas seulement un stock de ressources disponibles à exploiter.

En cela, la technique ne nous libère pas de la nature mais nous donne l’illusion de pouvoir y échapper alors même que nous en sommes toujours des parties. Certaines innovations techniques, en poussant à bout nos ressources ou en entraînant des effets encore mal maîtrisés sur notre santé, mettent en péril notre propre survie !

C’est l’effet pernicieux de la technique que dénonce Heidegger : elle repose sur une approche utilitaire du monde qui nous entoure, en nous en excluant à tort.

Cependant, lorsqu’on parle de « libération » de la nature puis d’« exploitation » de cette dernière, on a en tête un nécessaire rapport de force binaire qui se rapproche de ce que Hegel appelle la « dialectique du maître et de l’esclave » . Toute relation entre l’homme et la nature consisterait soit en un rapport de dominé à dominant, soit l’inverse.

Ne faut-il pas sortir de ce paradigme pour proposer une approche de la technique comme médiation harmonieuse entre l’homme et son environnement ?

Troisième partie / La technique se tient aux côtés de la nature et de l’homme

Plus que d’être simplificatrice, la dialectique de la libération et de l’asservissement est dangereuse. C’est en tout cas ce que suggère Gilbert Simondon dans Du mode d’existence des objets techniques . À ses yeux, la méconnaissance de la machine est la plus profonde cause d’aliénation dans le monde. Ce n’est pas en accusant les machines sans en comprendre le fonctionnement que nous serons capables de rendre nos technologies adéquates à nos valeurs humaines.

En opposant radicalement technique et nature, nous faisons de la technique un domaine à part de la culture humaine, et nous lui retirons le droit d’être porteuse de valeurs, de vision, et de significations propres.

Simondon propose une voie de réconciliation entre l’homme, la nature et son environnement technique. Selon lui, l’homme a pour fonction d’être le coordinateur et l’inventeur permanent des machines qui opèrent avec lui. Loin d’être un maître ou un esclave, il est le chef d’orchestre qui fait fonctionner main dans la main ses objets techniques et la nature.

La question de savoir si la technique libère l’homme de la nature comporte plusieurs dangers que nous avons identifiés. Si en effet nous avons pu voir que la technique libérait l’homme de certaines contraintes naturelles, il ne faut pas oublier que l’homme, tout comme les outils, sont des parties d’un système unique, la Nature. Cet oubli peut conduire à des débordements, notamment à une exploitation de la nature qui se retourne contre l’homme et l’asservit à son tour, le mettant en danger de mort ou d’extinction globale. Nous avons enfin choisi de nous distancier de cette opposition binaire et de considérer la technique comme l’une des manières qu’a l’homme d’habiter le monde. On se rend compte alors que cette dernière, en s’intégrant dans nos vies quotidiennes et en transformant notre environnement, véhicule elle aussi des valeurs et des significations culturelles.

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persee.fr

Jürgen Habermas, La technique et la science comme « Idéologie » . Traduit et préfacé par J.R. Ladmiral

[compte-rendu].

sem-link

  • Référence bibliographique

Fourez Gérard. Jürgen Habermas, La technique et la science comme « Idéologie » . Traduit et préfacé par J.R. Ladmiral. In: Revue Philosophique de Louvain . Quatrième série, tome 72, n°15, 1974. pp. 621-624.

www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1974_num_72_15_5809_t1_0621_0000_1

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

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Épistémologie contemporaine et Philosophie des sciences 621

Jiïrgen Habermas, La technique et la science comme « Idéologie ». Traduit et préfacé par J.R. Ladmiral. Un volume 20x14 de xlix- 213 pp. Paris, Gallimard, 1973.

La traduction en français d'une série d'essais de J. Habermas, héritier de l'École Sociologique de Francfort est la bienvenue. Ces essais, bien que publiés originalement entre 1965 et 1968, gardent leur actualité. Réflexions fondamentales sur le phénomène de la science moderne, l'ouvrage mérite d'être lu et approfondi par tous ceux qui s'intéressent à la crise de la science : il développe en effet des concepts philosophiques extrêmement utiles, notamment à la compréhension des problèmes liés à la scientifisation de la politique et aux intérêts qui y sont liés.

Au lecteur pressé, nous recommanderons les essais intitulés : « Connaissance et intérêt » et « Scientifisation de la politique et opinion publique ». De plus, la préface de J. R. Ladmiral est une bonne introduction à la pensée de l'auteur.

« Connaissance et intérêt » commence par indiquer comment le sens du mot « théorie » a évolué depuis les Grecs pour s'intégrer finalement dans la mentalité positiviste moderne. Chez les Grecs, la theoria impliquait une participation au cosmos selon une dimension sacrée et globalisante, et était donc intrinsèquement liée à des valeurs. Dans la mentalité positiviste, avec peut-être ses origines dans le kantisme, l'attitude théorique veut que l'on « se garde de tout jugement de valeur» (137). Mais « ce nom même de valeurs par rapport auxquelles les sciences devraient rester neutres nous vient du néo-kantisme et il est en contradiction avec l'ensemble de ce qui a été autrefois intentionné dans l'idée de théorie» (138). C'est ainsi que s'établit (et se « théorise » avec Husserl) la coupure créant la distinction entre connaissance et intérêts. Cette coupure, fondamentale à la mentalité positiviste, a une fonction « pédagogique » : celle de « dissimuler les véritables intérêts que la théorie représente » (143). Mais « que l'intérêt soit refoulé, cela fait encore partie de cet intérêt lui-même » (144) ; par l'« illusion ontologique de la théorie pure» (144) les intérêts sous- jacents aux activités scientifiques sont bien camouflés.

Pour éclairer cet état de choses Habermas distingue trois catégories d'intérêts qui donnent naissance à trois catégories « transcen- dantales » de sciences. L'intérêt technique naît dans le travail et développe les sciences empirico-analytiques dans la recherche de l'information. L'intérêt moral (pratique dans le sens kantien) se situe dans le langage et Yinteraction humaine et il donne naissance à l'interprétation des sciences historico-herméneutiques. L'intérêt émancipatoire, enfin, a sa racine et se définit par rapport aux relations de domination ; il conduit à l'analyse des sciences critiques. Ces « trois attitudes déterminent les trois points de vue spécifiques en fonction desquels il nous est possible de concevoir la réalité comme telle ». « Ces limites trancendantales de toute conception possible du monde ne peuvent pas être transgres-

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Science et littérature

Par gilas   •  31 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 383 Mots (6 Pages)  •  39 807 Vues

A l’aide d’exemples précis tirés de votre expérience de lecteur, vous commenterez cette remarque d’André MAUROIS dans « Lettre à un jeune homme »   : « Je ne pense pas que l’importance de la science dans notre société signifie la fin de et de la littérature. La science donne à l’homme un pouvoir grandissant sur le monde extérieur ; la littérature l’aide à mettre de l’ordre dans son monde intérieur. Les deux fonctions sont indispensables ».

En ce 21 ème  siècle débutant où la technique est au sommet de ses performances avec les technologies de pointe les plus sophistiquées aux quatre coins du monde, le débat sur la place de l’art en général et de la littérature en particulier, en comparaison avec celle des sciences, ne peut que rebondir avec plus de bruit sous l’effet des pressions de la vision utilitariste. L’on a souvent envie d’oublier l’un au profit de l’autre. Si André MAUROIS entre dans le sujet c’est pour concilier les deux formes de connaissance du monde en précisant que «  les deux sont indispensables  » puisque l’une est un pouvoir et l’autre un savoir. Les deux agiraient en même temps sur le corps et l’esprit de l’homme ; mais qu’apportent-elles concrètement dans ce rôle de construction ou de réalisation de l’homme total ? Nous verrons cela en recherchant l’influence pratique de la science et de l’art sur le monde environnant dans lequel l’homme est plongé, puis sur la personne même de l’être humain. Sans doute se rendra-t-on compte si cette influence est toujours aussi élogieuse comme beaucoup pourraient le croire.

« La  science donne à l’homme un pouvoir grandissant sur le monde extérieur  », reconnaît André MAUROIS. On retient distinctement de cela que la science est un pouvoir, et ce n’est pas peu dire, d’ailleurs il s’agrandit année après année au fil de l’histoire. DESCARTES avait déjà dit cela dans le célèbre Discours de la méthode  lorsqu’il tranchait que la science allait nous rendre (les hommes) «  maîtres et possesseurs de la nature  ». Ainsi, qui possède la science gouverne le monde, ou plus exactement le monde extérieur. Le concept de science est si vaste et si diversifié que l’on ne peut s’arrêter qu’à cette généralité du dictionnaire : ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes. Définition bien insuffisante, mais seules importent les implications. Les domaines de la science sont nombreux et l’esprit philosophique distingue trois niveaux principaux :

- Les mathématiques et la logique sont le domaine de l’analyse des quantités dont l’abstraction a permis les calculs algébriques, arithmétiques, géométriques, et même biométriques les plus pointus.

- Les sciences de la matière (physiques et chimie) en utilisant les êtres mathématiques ont pu arriver au stade actuel de la division la plus petite de l’atome, le premier élément de la matière

- Les sciences du vivant étudient la matière vivante et elles ont évolué au point de se permettre sur des corps vivants les expériences les plus folles comme les greffes, et les autres réussites.

Quant aux sciences humaines elles concernent l’évolution et les mouvements des sociétés humaines ; il s’agit de l’histoire, de la sociologie et des autres.

Toutes ces recherches sont menées depuis plusieurs siècles dans le but de conquérir la nature pour la mettre au service de l’homme, de façon à ce qu’il se nourrisse, s’habille, se déplace dans des conditions idéales de facilité. La science tend ainsi à défier Dieu en recréant pour l’homme et sur la terre le paradis d’où il a été chassé à la suite du péché qui a irrité le créateur. C’est ainsi une course sans fin vers la perfection dans laquelle la science renouvelle chaque jour ses méthodes pour des expériences nouvelles. C’est pourquoi Gaston BACHELARD (1884-1962) peut affirmer que : «  toute la pensée scientifique doit changer devant une expérience nouvelle ; un discours sur la méthode scientifique sera toujours un discours de circonstance  ».

Mais les utilisations des produits d’expériences scientifiques ne sont pas forcément une sécurité pour le monde. Si la science peut construire avec beaucoup de précision, elle peut aussi détruire avec la même aisance. Ne voit-on pas que l’avion qui n’était au départ qu’un moyen de transport, s’est adapté pour devenir l’arme de guerre la plus redoutable ? Et que dire de la bombe, ou de l’arme bactériologique, ou chimique, ou nucléaire ? En vérité, les guerres les plus meurtrières sont celles qui ont utilisé les produits les plus inattendus de toutes les industries. Aujourd’hui on peut croire que le monde s’avance vers sa propre destruction, par le fait des découvertes scientifiques plus audacieuses, liées au caractère belliqueux de certains dirigeants politiques qui ont marqué chaque génération. Comment alors sortir du cercle vicieux ? Y a-t-il un moyen d’éviter le chaos ?

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